Vous n’êtes peut-être pas familière de la phytothérapie, et vous vous demandez l’intérêt de connaître cette pratique ? Dans cet article je vous donne les 7 excellentes raisons de s’intéresser aux plantes médicinales. Les voici rapidement avant de les détailler :
- Les molécules présentes naturellement dans les plantes ont des propriétés thérapeutiques
- Les molécules des plantes médicinales sont respectueuses de notre organisme
- La notion de “synergie”
- De l’intérêt de cette action globale et complémentaire
- Les plantes médicinales nous aident à nous reconnecter à la nature
- Les plantes médicinales nous permettent d’être acteurs
- La résistance aux médicaments et la pollution médicamenteuse
Les molécules présentes naturellement dans les plantes ont des propriétés thérapeutiques
Il n’est plus à prouver que certains médicaments du quotidien sont dangereux pour la santé sur le long terme. Le doliprane/paracétamol par exemple, entraîne une intoxication du foie en cas de surdosage ou de prises trop régulières.
Les plantes médicinales contiennent des molécules actives qui ont différentes propriétés : anti-inflammatoire, digestives etc… Autrefois, c’était les médecins qui les utilisaient. Avec la progression de la science, on a ensuite utilisé ces molécules en les reconstituant pour les isoler et donc les prendre en plus grande quantité/puissance.
Les médicaments d’aujourd’hui sont donc une reconstitution chimique de certaines molécules des plantes médicinales. De ce fait, l’action des plantes médicinale ne devrait pas en soi être remise en question. Les molécules présentes naturellement dans les plantes ont des propriétés thérapeutiques.
Je vais vous raconter une histoire, qui est celle de beaucoup de médicaments :
- La reine des prés (appelée aussi Spirée) et le saule blanc contiennent (entre autres) des salicylates (base de l’acide acétylsalicylique).
- Charles-Frédéric Gehardt, un chimiste français, arrive en 1853 à obtenir de l’acide acétylsalicylique impur, à partir de saule blanc et de reine-des-prés.
- Félix Hoffman, un chimiste allemand, arrive en 1897 à obtenir de l’acide acétylsalicylique presque pur.
- La société Bayer dépose le brevet en 1899, sous la dénomination « Aspirin ». Ce nom provient du latin « a spiraea » signifiant « qui provient de la spirée ». Donc qui provient de la reine-des-prés.
Les molécules des plantes médicinales sont respectueuses de notre organisme
On va faire un peu de chimie 😅 (bon je ne suis pas chimiste donc j’ai ma façon de vous l’expliquer j’espère que ce sera clair)
Version Wikipédia :
“En chimie, la polarité ****est la façon dont les charges électriques négatives et positives sont réparties dans une molécule ou une liaison chimique. La polarité et ses conséquences (forces de van der Waals, liaison hydrogène) influent sur un certain nombre de caractéristiques physiques (tension superficielle, point de fusion, point d’ébullition, solubilité) ou chimiques (réactivité).”
Version Rock’n roll :
En chimie, la polarité est une caractéristique des molécules ou des liaisons chimique. Donc en gros les molécules (ex : molécule de plante ou molécule de médicament) ont une “polarité”. En fonction de cette polarité, les caractéristiques physiques (ex. tension) ou chimique (ex : réactivité) ne sont pas les mêmes.
Et donc ce qui nous intéresse ici, c’est que la polarisation des molécules d’organismes vivants (nos molécules, celles des plantes…) est “lévogyre” (=tournée vers la gauche). En fait on s’en fiche que ce soit vers la gauche ou pas, ce qu’il faut retenir c’est que nos molécules et celles des plantes fonctionnent pareil (comme vous pouvez le constater, on est toujours sur la version rock’n roll).
En revanche, les molécules chimiques des médicaments ont une polarisation lévogyre ET à dextrogyre. Je ne sais pas expliquer pourquoi (vu que depuis tout à l’heure je ne suis toujours pas chimiste), mais ce qui est facile à comprendre c’est que nos molécules et celles des médicaments ne fonctionnent pas pareil. Donc les médicaments chimiques ont une action plus intrusive sur notre organisme.
La notion de “synergie”
Je vous ai expliqué qu’un médicament à la base c’est la copie chimique d’une molécule naturelle qui a été isolée.
Alors que dans la plante j’ai une molécule A + une molécule B + une molécule C (qui ont chacune leur rôle, une action différente), dans le médicament c’est la molécule A et sa propriété qui nous intéresse donc on a juste A en version chimique et toute seule.
On reprend l’exemple de l’aspirine ?
L’aspirine c’est de l’acide acétylsalicylique.
La Reine-des-prés (Spirée : d’où aspirine) c’est de l’**acide acétylsalicylique (**salicylates) + du ****fer, du soufre, du calcium, des glucosides, de la gaulthérine, de la spiréine, de l’héliotropine, de la vanilline, des flavonoïdes, des tanins et de la vitamine C.
Là clairement on n’a même pas que A + B +C on a carrément jusqu’à L ! 😂 12 composants “principaux” pour la reine-des-prés donc il y en a encore d’autres en plus.
Je vous laisse imaginer ce que cela donne si on utilise en “synergie” (ensemble) la reine-des-prés et le saule blanc !
Donc si je résume, dans un médicament on a une molécule isolée, dans une plante on a plein de molécules en synergie, et dans une synergie de plantes on en a encore plus.
Quel est l’intérêt d’utiliser les synergies plutôt que la molécule seule ?
Quand on utilise une molécule seule, son action peut s’accompagner d’effets secondaires. Je ne dis pas qu’il n’y a aucun effet secondaires avec les plantes car leurs composés sont puissants aussi. Mais dans la nature il est prévu que les différentes molécules de la plante interagissent et se modules entre elles, ce qui permet de diminuer les effets secondaires car on a une action plus globale et complète. Cet effet est encore renforcé bien sûr si on utilise une synergie de plantes aux effets complémentaires.
De l’intérêt de cette action globale et complémentaire
Les médicaments avec leur molécule unique, ont pour fonction d’effacer un symptôme, de remplacer nos fonctions. L’antibiotique remplace l’action du système immunitaire et détruit la bactérie d’une manière directe. Le souci, c’est que du coup on se contente de cette solution sans chercher à renforcer notre organisme, notre “terrain”.
Et c’est là que les plantes sont très complémentaires aux médicaments. Quand le médicament va nous donner une réponse rapide au symptôme, la plante va nous permettre de soutenir et relancer nos fonctions pour fortifier le corps.
- Détruire la mauvaise bactérie, c’est bien. Renforcer en même temps notre immunité pour qu’elle ne laisse plus entrer de mauvaises bactéries, c’est mieux.
- Réduire/maintenir le taux de cortisol (hormone du stress) c’est bien. Réguler notre système nerveux et hormonal pour que l’ensemble des productions soient équilibrées, c’est mieux.
Les plantes médicinales élargissent notre champs d’action par la prévention et encore une fois, une vision globale de notre santé, qui prend en compte l’ensemble de nos fonctions et de nos besoins.
Les plantes médicinales nous aident à nous reconnecter à la nature
Nos racines sont dans la terre
Et c’est particulièrement vrai pour nos enfants. Nous vivons et ils grandissent dans un monde ultra technologique et virtuel, très éloigné de la nature. Nous ne sommes pas faits pour la virtualité. Nos racines sont dans la terre et pour mener une vie équilibrée nous avons besoin d’y puiser nos forces.
Cultiver ses plantes médicinales ou les récolter dans la nature n’est peut-être pas à portée des citadins. Pour autant, la phytothérapie nous offre la possibilité de se rendre en herboristerie, d’obtenir des sachets de plantes parfumées et délicieuses, à laisser infuser et à déguster…Autant de gestes et de ressentis qui nous rapprochent de la nature.
Les plantes médicinales nous aident à nous reconnecter
“Se reconnecter” à la nature, c’est prendre le temps de l’observer, de la connaître, de la comprendre. La connaissance chez l’être humain passe avant tout par les sens : c’est ce qui lie le réel à notre pensée. C’est pour ça qu’il est plus intéressant d’utiliser les plantes médicinales sous forme d’infusions, décoctions ou macérats que sous forme de gélules/comprimés. Parce que ce sont des formes qui sollicitent nos sens :
- Observer la plante pour la reconnaître dans la nature et la choisir, la contempler teinter l’eau dans la tasse, admirer les volutes de fumée
- Toucher la plantes lorsqu’on la cueille ou la découpe pour le séchage
- Ecouter la bouilloire qui chante ou la nature au moment de la cueillette
- Sentir son parfum, reconnaître la plante par son odeur
- Finalement la gouter, apprendre à associer les plantes pour leur goûts etc.
Cette façon d’utiliser les plantes médicinales est en elle même un immense bienfait pour nous et nos enfants. La reconnexion à la nature par les sens est un facteur essentiel de la relaxation…Et Dieu sait si nous en avons besoin !
En se reprenant contact avec la nature, on se met aussi à son rythme. On apprend à laisser du temps à notre organisme pour se réguler, on préfère une solution un peu plus lente mais efficace sur le long terme. On se pose la question du “terrain” et plus seulement des symptômes. On apprend finalement à se connaître soi, dans sa totalité à la fois corps et âme pour comprendre ce qui ne va pas et ce dont nous avons besoin en profondeur.
Les plantes médicinales sont facteur de lien : lien entre nous et la nature, entre nous et nos enfants, entre nous et notre corps…Et c’est hyper important 😀
Les plantes médicinales nous permettent d’être acteurs
C’est un fait qui ne parle pas à tout le monde, à cause du facteur temps. Je m’explique.
Préparer une tisane, ça prend du temps
Pour une grande personne, préparer une tisane, ça prend du temps. Si en plus il faut le faire tous les jours…On préfère malheureusement souvent la gélule avec l’extrait de plante qu’extraire nous même avec l’infusion. Pourtant être acteur, faire nous-même, c’est déjà une partie de soin.
Pour préparer une tisane, il vous faut moins de 2min pour en prendre une poignée et la mettre à infuser dans une théière. Ensuite, et c’est là que beaucoup décrochent, il faut attendre entre 5 et 30min (ça dépend des plantes)…Et là on a plusieurs catégories de personnes :
- 30 min ? C’est une blague nan mais je n’ai pas 30min à perdre moi ça risque de me mettre en retard tous les matins, je n’ai pas le temps pour ça. Ca n’existe pas en gélules ?
- 30 min ça fait long ! Mais bon ça devrait être faisable si je prépare l’infusion et ensuite le temps de m’habiller, préparer le petit dej, lever les enfants etc. ….Faut juste pas que j’oublie l’infusion après quoi.
Mais ainsi les plantes médicinales nous rendent acteurs
Si vous vous posez la question, je suis de la team “ok pas de souci je peux faire plein de choses pendant que ça infuse”. Mais les enfants eux, ont une troisième position :
Wahou regarde, l’eau devient verte ! Et un peu jaune maintenant ! Est ce que les tisanes d’ortie ça pique ? Pourquoi tu as coupé les plantes en morceaux ? C’est quoi comme goût cette tisane ? Oh la fumée fait des dessins !
Je ne dis pas qu’on a tous 30min à consacrer à l’observation de la tisane en infusion. Mais ce comportement nous fait prendre conscience de plusieurs choses :
- Faire soi-même en prenant le temps de contempler, c’est déjà se soigner. (bah oui en fait, pourquoi ne profiterions nous pas de l’effet placébo ?)
- Faire soi-même, c’est maîtriser ce qu’on ingère en suivant la plante de la terre à la tasse. (parce que dans la gélule finalement, rien ne prouve que tout est clean)
- Faire soi-même, c’est donner la possibilité à nos enfants d’observer et d’apprendre, de faire eux-même et de gagner en autonomie : les plantes médicinales sont formatrices.
- Faire soi-même, c’est prendre conscience comme le dit Christophe Bernard, que “les responsables de notre santé, c’est nous. Personne d’autre. Aujourd’hui on ne peut plus attendre d’une manière passive que la solution nous tombe entre les mains sous la forme d’une petite pilule.”
La résistance aux médicaments et la pollution médicamenteuse
Une équipe de chercheurs a analysé des échantillons de 711 sites fluviaux provenant de 72 pays. Verdict : 470 de ces sites contiennent des antibiotiques. Ceux-ci proviennent des excréments humains et de l’activité de fabrication des médicaments. Cette pollution médicamenteuse est (entre autre) à l’origine de la résistance aux antibiotiques.
Voici ce qu’en dit l’institut Pasteur :
Les antibiotiques sont des médicaments qui servent à soigner les infections dues à des bactéries. Les bactéries peuvent devenir insensibles à ces drogues : on parle alors de résistance aux antibiotiques et de bactéries résistantes. En Europe, le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) évalue à 33 000 le nombre de décès résultants de bactéries résistantes aux antibiotiques. En France, en dépit d’un Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques, la consommation d’antibiotiques reste anormalement élevée comparée à d’autres pays européens.
Le 30 avril 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié son premier rapport mondial sur la résistance aux antimicrobiens – dont la résistance aux antibiotiques – qui souligne que « cette grave menace n’est plus une prévision, mais bien une réalité dans chaque région du monde, et que tout un chacun, quels que soient son âge et son pays, peut être touché ». Ajoutant que, si rien n’est fait, le monde s’achemine vers une ère postantibiotiques, « où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer ».
Les plantes médicinales utilisées avec prudence et en première intention sont des alliées incomparables pour éviter la sur-médication.